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Avocature : quand le pouvoir jette les postulants en pâture
 

Écrit par sur 25 août 2023

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Par Roland TSAPI

 
La déconvenue que connaissent les jeunes Camerounais postulants à la profession d’avocat au Rwanda, est la conséquence du dysfonctionnement du système judiciaire camerounais. L’absence des concours prévus par la réglementation contraint les jeunes à chercher leurs voies à l’étranger, où ils se retrouvent parfois traités comme des malpropres.
 

Des jeunes Camerounais sur lesquels les parents ont misé leur espoir et investi de l’argent, qui se retrouvent à errer comme des âmes en peine à l’étranger, c’est ce qui arrive à ces diplômés en droit stoppés net à l’entrée de la profession d’avocat au Rwanda.

Après avoir fait l’école des professions judiciaires de ce pays, chèrement payé, ils espéraient grâce au parchemin obtenu, avoir accès facilement au concours d’entrée en stage, qui leur ouvrait également les portes du grand tableau des avocats au Rwanda, et par voie de conséquence les portes du Barreau du Cameroun.

En réalité, c’est la voie de contournement que les postulants à la profession d’avocat au Cameroun ont trouvé depuis des années pour pallier la difficulté locale, l’absence des concours d’entrée en stage.

Hier c’était le Nigéria qui a fermé ses portes à ces Camerounais qui venaient passer par leur Barreau pour trouver une place au Cameroun, aujourd’hui c’est le Rwanda, en attendant que d’autres pays en Afrique ou en occident entrent dans la danse.

Mais qu’est ce qui fait problème au Cameroun ? Une fois de plus, comme pour le corps des huissiers et des notaires, les concours d’entrée en stage ne sont pas organisés. Dans les normes, un jeune camerounais titulaire d’un diplôme en droit qui veut devenir avocat, doit faire un examen d’aptitude au stage d’avocat, lequel est supposé être organisé tous les ans d’après les textes.

Mais le dernier en date remonterait à 2015.  Une fois en stage, il doit faire après deux ans l’examen d’obtention du certificat Aptitude à la Profession d’Avocat, le CAPA. Problème, ni les examens d’entrée en stage, si ceux de l’obtention du Capa ne sont organisés régulièrement, pourtant les choses sont plus simples dans d’autres pays. Et pourquoi les examens ne sont pas organisés ?

Au niveau du Barreau on n’a pas la réponse, simplement parce que les concours sont lancés par le ministre de la justice. Et d’après certaines indiscrétions, les responsables du Barreau se dédouanent souvent en expliquant qu’ils saisissent régulièrement le ministère à cet effet, mais que ce dernier ne se pressait pas beaucoup pour signer l’arrêté lançant le concours.

Et cela peut durer, au point où les les examens sont devenus hypothétiques. Ne voulant pas lire dans les boules de cristal les dates, ceux des jeunes dont les parents peuvent oser, tentent à l’extérieur.

Le relatif succès de certains a souvent fait oublier que le problème était local, mais les pays étrangers commencent à refuser d’être des voies de recours pour les jeunes d’un pays qui lutte contre le chômage dans les discours en bloquant les concours qui devraient les absorber.

Les centaines de jeunes postulants refusés au Rwanda est simplement un effet boomerang, le retour au visage du gouvernement camerounais des mauvaises pratiques qui ont fait le nid dans la gestion des carrières des corps judiciaires, et qu’il convient.


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