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Pénétrante Est de Douala : et si l’histoire nous était contée…

Écrit par sur 20 février 2024

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La pénétrante Est

La visite du gouverneur de la région du Littoral le 14 février 2024 sur le chantier de la route qui sort de Douala pour Edéa et Yaoundé, est la énième du genre. Et au fil des années, on dirait que chaque officiel qui s’y rend plante un arbre de plus pour ralentir les travaux, qui ne finissent pas de finir. Et si l’histoire de ce bout de route embourbée nous était contée, que retiendrait-on ?

 

Ministre des Travaux publics, de l’habitat et du développement urbain, des Marchés publics, gouverneurs, délégués régionaux, combien sont-ils qui ont déjà fait des descentes sur la pénétrante Est de Douala, et combien de fois l’ont-ils fait, difficile à dire, mais ce qu’il faut retenir, c’est que la pénétrante Est, est un chantier en pleine métropole dans lequel se sont embourbées jusqu’ici plusieurs engins et de plusieurs sociétés, prolongeant par-là les souffrances qu’il était supposé alléger. Surtout, l’histoire de cette route remonte à plus loin qu’on ne croit, à l’époque où Edouard Etonde Ekoto est délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala, qu’il quitte en 2006. Ses ingénieurs lui font une proposition pour fluidifier la circulation dans la ville en créant un boulevard périphérique. Un de ces ingénieurs, cité par le journal le jour en août 2019 explique que « le deuxième pont sur le Wouri dans l’étude était décalé plus au Nord. Ce pont partait de Bonamoussadi à Jebale, et ensuite continuait jusqu’à l’échangeur de Limbe et Nkongsamba. Pour rejoindre ce pont, une double voie partait de Yassa jusqu’au pont, et deux voies sur berges reliaient l’ancien pont au nouveau, voies passant par la berge droite, derrière Deido plage et la berge gauche du côté de Bonaberi. «Ce qui veut dire que tous les trafics de transit dans la ville passeraient par Yassa pour le nouveau pont. (…) L’accès actuel devenait plus fluide. Douala aurait eu son boulevard périphérique ». Idée non retenu, Etondé Ekoto est débarqué de la Cud et emprisonné.

Il faudra attendre la veille de l’organisation de la Can 2019, dont le glissement a gravement contaminé la route. Une infrastructure de 9km de route en 3×2 voies avec cinq giratoires, 11 dalots et d’autres ouvrages, est confiée au groupement chinois WIETC/CRCC14, au détriment du groupement d’entreprises Razel Bec/Razel Cameroun qui demandait 42 milliards de francs cfa. Le contrat est ensuite résilié en octobre 2019, pour lenteur, et le chantier confié au Canadien Magil, qui ne fait pas mieux. Magil sous-traite le marché  d’abord à Razel à qui le marché a été refusé deux ans plus tôt, mais les deux se séparent en août 2022 à cause d’un différend financier. Magil trouve un autre sous-traitant, Mag Sarl, et lui confie le marché le 19 août 2022. Deux mois plus tard, Mag exige une avance avant de démarrer, ce qu’il n’obtient pas et suspend les travaux…jusqu’en février 2023. A ce jour le calvaire continue, et on parle depuis janvier 2024 des voies de contournements confiées à deux entreprises camerounaises, seulement maintenant. L’histoire de la pénétrante Est de la ville de Douala n’a en réalité ni début ni fin, ni queue ni tête, et qui cherche à comprendre de qui s’y passe, risque simplement de glisser… et s’embourber

Roland TSAPI


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