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Urbanisation : les politiques réparatrices
 

Écrit par sur 7 août 2023

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La mairie de la ville de Douala a entrepris de démolir les immeubles à risque dans la ville, pour prendre de l’avance sur les drames comme celui du  24 juillet 2023 à Douala. À côté des pertes économiques que cela entraine, il reste que dans le même temps d’autres immeubles poussent dans les mêmes conditions que ceux qui sont aujourd’hui détruits. Obligeant ainsi les exécutifs communaux à courir en permanence derrière une urbanisation plutôt réparatrice, alors qu’elle devrait être anticipative

Des immeubles qui s’écroulent sous la puissance des engins amenés par les autorités administratives et municipales de la ville de Douala, l’opération a été entamée le 1er août 2023 au quartier Ndogbong, où un R+1 a servi de cobaye, son malheur étant d’être voisin de celui qui s’est effondré le 24 juillet faisant officiellement 39 morts et 21 blessés. D’après les autorités de la ville, au total 500 immeubles sont concernés par cette opération dans la ville, construits sans permis de bâtir. Les propriétaires auraient été avertis et 48 heures accordés pour les vider, et le maire de la ville Mbassa Ndine de rappeler que la loi l’autorise à détruire toute bâtisse érigée sans autorisation. Le maire de la ville est donc dans son bon droit de mettre ces immeubles hors d’état de nuire, faisant au passage des sans-abris et surtout des pertes sèches pour les propriétaires, qui pour certains auraient contracté des crédits bancaires pour investir.

Si l’autorité municipale est dans son droit de procéder aux démolitions, il l’est davantage dans celui d’interdire que ces immeubles ne sortent même de terre, sans qu’il n’ait donné son accord. Mais le fait-il ? Dans la ville de Douala, nombreuses sont des constructions qui ont été marquées de la croix de saint André, avec délai de 72 h maximum donné aux propriétaires de détruire, ou du moins d’arrêter les travaux. Mais le plus souvent, ces croix de saint André ont le don de stimuler les travaux qui vont à partir de la date du marquage à une vitesse supérieure. Ces mêmes croix restent visibles sur certaines constructions des années après, simplement parce qu’elles n’avaient pas été suivies d’effet, allons savoir pourquoi.

Si l’autorité municipale est dans son droit de procéder aux démolitions, il l’est davantage dans celui d’interdire que ces immeubles ne sortent même de terre, sans qu’il n’ait donné son accord. Mais le fait-il ? Dans la ville de Douala, nombreuses sont des constructions qui ont été marquées de la croix de saint André, avec délai de 72 h maximum donné aux propriétaires de détruire, ou du moins d’arrêter les travaux. Mais le plus souvent, ces croix de saint André ont le don de stimuler les travaux qui vont à partir de la date du marquage à une vitesse supérieure. Ces mêmes croix restent visibles sur certaines constructions des années après, simplement parce qu’elles n’avaient pas été suivies d’effet, allons savoir pourquoi.

Dans le fond, toute tentative d’interdiction est stoppée nette par la corruption, qui laisse pousser ces immeubles aujourd’hui visés par les destructions. Et pendant que ces opérations sont en cours, d’autres immeubles poussent également dans les mêmes conditions. La conséquence, c’est que si l’autorité municipale va passer du temps à courir derrière ces immeubles pour les détruire, sombrant ainsi dans une politique d’urbanisation réparatrice.

On passe plus de temps à réparer ce qui a été mal fait, en oubliant certainement d’éviter que les choses ne continuent d’être mal faites. Le maire de la ville de Douala, comme beaucoup d’autres maires du Cameroun, se retrouve ainsi de jouer au pompier, alors que la simple application stricte des textes aurait permis d’éviter d’y arriver. Passer du temps à casser après la construction, encore faut-il qu’il y ait des morts pour déclencher l’opération. Ainsi s’écoule un mandat. Les maires élus pour construire les villes, sont devenus des réparateurs des villes.

Roland TSAPI


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