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Primes de recherches : pour valider aussi la dépense ?

Écrit par sur 20 octobre 2023

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Par Roland TSAPI

La prime revendiquée par les enseignants du supérieur est celle dédiée à la recherche, l’une des missions des universités dans le monde. Laquelle recherche devrait contribuer au développement du pays dans tous les domaines. L’impact de la recherche universitaire reste cependant transparent au Cameroun, ce qui rend questionnable l’opportunité d’une telle dépense.

Il est indéniable de par le monde, que l’université est le creuset du savoir et le laboratoire d’où sortent les solutions prêtes à l’emploi. La médecine, la technologie de pointe, les télécommunications, l’aéronautique, les sciences sociales et politiques, l’économie, sont autant de domaines, sans être exhaustifs, qui ont bénéficié des recherches universitaires dans le monde. Des gouvernements se sont souvent référés à des universités pour trouver des solutions à des problèmes, lesquelles universités se sont appuyées sur les enseignants pour mener des recherches.

Jacques FAME NDONGO, Ministre de l’Enseignement Supérieur

Les enseignants eux-mêmes, sans être sollicités, ont conduit des recherches avec des étudiants pour par la suite proposer des solutions à des problèmes concrets de la vie humaine. Le monde n’avancerait pas en effet, sans la recherche, universitaire ou pas. Que la prime dédiée à la recherche fasse partie des éléments des salaires des enseignants n’est donc pas un fait du hasard, l’idée est bien de stimuler les hommes de sciences, les acteurs du savoir à s’investir davantage, donner le meilleur d’eux-mêmes pour figurer au besoin, sur le tableau des inventeurs ou de ceux qui ont apporté des solutions aux préoccupations de l’humanité.

La question de l’opportunité de la dépense de recherche ne se pose donc pas à priori, les pays ambitieux y consacrent d’ailleurs une quote part non négligeable de leur budget et conquièrent chaque jour davantage le monde, s’imposent avec les innovations dans tous les domaines. Mais a postériori qu’en est-il pour le Cameroun ? Le pays investit-il déjà assez dans la recherche, a-t-il compris l’importance de la recherche, pas sûr.

Sinon les laboratoires, les ateliers et les bibliothèques ne seraient pas obsolètes dans les établissements secondaires et universitaires, alors que dans le même temps des dépenses faramineuses sont faites sur les voitures de luxe. Sinon les enseignants d’université n’en seraient pas à entrer en grève pour réclamer cette prime, qui devrait être un besoin élémentaire dont on ne peut se passer, comme la nourriture dans ma pyramide de Maslow. Et de l’autre côté, le peu que ce gouvernement donne, qu’en fait l’enseignant chercheur ? S’investit-il réellement pour produire le maximum avec le peu qu’il reçoit, et que deviennent les résultats des recherches qu’il mène quand même ? Sont-ils capitalisés comme il le faut où échouent-ils dans les tiroirs ? Y a t-il des comités scientifiques universitaires qui évaluent les recherches chaque année, pour d’une part s’assurer que le peu d’argent mis par l’Etat sert à ces fins, et d’autre part proposer au gouvernement des résultats exploitables pour capitalisation ?

Tous ces questionnements laissent perplexe à la fin, et donne l’impression d’une entente délictueuse entre le gouvernement et les enseignants. Le premier s’arrange à donner le minimum quand il peut et ne pas surveiller, les seconds exigent de l’avoir, puisque la dépense est inscrite dans les textes, en se disant bien qu’ils ne sont pas astreints à l’obligation des résultats. Ainsi va la recherche universitaire au Cameroun, dont les primes sont revendiquées la plupart de temps, simplement pour valider la dépense.


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