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Paul BIYA, 41 ans après.

Écrit par sur 7 novembre 2023

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Par Roland TSAPI

Il a suscité de l’espoir d’un Cameroun nouveau, en plaçant sa politique sous le signe du renouveau. Rigueur et moralisation étaient également les slogans du nouveau président qui ne tarissait pas alors d’éloges envers celui qu’il appelait son illustre prédécesseur. S’il a donné quelques signes de bonne volonté pour le changement de cap sur le plan politique, la machine s’est rapidement crispée.

Sur la plan politique, ils sont nombreux qui disent, et ce en citant Paul Biya lui-même, qu’il a apporté la démocratie au Cameroun. Faisant ainsi allusion notamment aux lois sur la communication et sur les libertés d’associations votées en décembre 1990, suivies de la légalisation de plusieurs partis politiques dès le mois de février 1991. Le ministère de l’Administration territoriale en compte plus de 300 en 2022.

L’année suivante, en 1992, le Cameroun vivaient encore depuis 1965, des élections avec plusieurs partis en compétition. Le parti au pouvoir fut même sérieusement ébranlé, et ne put survivre que grâce à une coalition négociée avec le Mouvement pour la défense de la République à l’Assemblée nationale, de même que la fonction de président de la république manqua d’échapper à Paul Biya à l’élection présidentielle de 1992, n’eut été le retrait à la dernière minute du recours en annulation introduit par le Social Démocratic Front de John Fru Ndi.

John Fru Ndi en campagne électorale, 1992

Les médias ont également connu un boom après les lois de 90, et le gouvernement peut se targuer aujourd’hui de ce que les chaines de télévision, les radios, les journaux et la presse en ligne foisonnent. Tout cela est à mettre au compte du président Paul Biya, ce sont des choses que le Cameroun ne connaissait pas avant lui, il existait même une loi sur la subversion qui punissait quiconque osait exprimer à haute voix une opinion contraire à celle soutenue et prônée par le pouvoir en place, les journaux quant à eux étaient systématiquement censurés et l’idée ne pouvait traverser personne de mettre sur pied une radio ou une télévision privée, même la radio religieuse étaient sous surveillance étroite.


Sauf que toutes ces avancées sont loin de garantir une démocratie. Malgré l’existence des lois sur la liberté d’association, malgré l’existence de plusieurs partis politiques, les manifestations publiques par ces derniers sont instinctivement réprimées ou interdites, sous le prétexte tout trouvé et introduit dans la loi de menace à l‘ordre publique.

En prison au Cameroun, croupissent des citoyens dont le crime est d’avoir eu l’intention de manifester dans la rue pour protester contre la mauvaise gouvernance. Les élections quant à elles sont de plus en plus contestées au fil des années, le pouvoir en place accusé de fraude et de s’accrocher sur un code électoral vicié.

Bref, sans être exhaustif, il y a lieu de constater que les libertés saluées au niveau des associations et des médias se sont avérées des cadeaux empoisonnés, ce qui a été donné de la main gauche a été récupéré de la main droite la minute qui suivait.

Et les analystes de conclure que finalement en 1982, il y a eu une alternance à l’intérieur du système qui est resté le même, pour ne pas dire qui a retourné l’aiguille du développement pour la faire tourner dans le sens contraire d’une montre


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