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Ex-temporaires du CNIC : la délinquance étatique
 

Écrit par sur 13 septembre 2023

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Alors que les ex-temporaires du chantier naval et industriel du Cameroun campent depuis plusieurs semaines devant les services du ministère des finances et espèrent le paiement du reliquat de leurs droits, ils apprennent que leurs dossiers sont portés disparus, alors que l’instruction ferme a été donnée par le Premier ministre de régler cette situation. Une attitude de l’Etat qui met à mal la cohésion gouvernementale, en plus d’être difficilement dissociable de celle des délinquants sociaux.

Par Roland TSAPI

 
L’histoire est à peine croyable, mais elle existe réellement au Cameroun, un Etat de droit. Discutant le 5 septembre 2023 avec le ministre des Finances Louis Paul Motazé, alors qu’ils font le sitting devant le ministère depuis plus d’un mois et demi, les ex-temporaires s’entendent dire que leurs dossiers sont introuvables dans ses services, et qu’il ne peut pas les payer sur la base de leur mécontentement.

Pourtant, ces derniers avaient auparavant porté leur affaire auprès du Premier ministre qui avait instruit le ministère des Finances de procéder au paiement.  Un reliquat de 2,6 milliards de fcfa sur les 4 milliards de F de dédommagements décidés par le même Etat après leur licenciement pour motifs économiques.

Et les faits remontent à 2010 pour certains et 2018 pour d’autres soit au total 562 ex-employés. Depuis ces deux dates, l’affaire est traitée par le même gouvernement du Cameroun à travers ses  différents ministères, une première partie des droits a même déjà été payée, mais subitement, dans les services du ministère des Finances, le dossier serait introuvable, de l’affirmation du ministre lui-même.

Résumé de la situation : le Premier Ministre , Chef du Gouvernement ordonne le paiement d’un argent qui aurait dû être payé depuis 13 ans, le membre de son gouvernement dit non, il n’a pas de dossier. De quoi se demander : « de qui se moque-t-on ?»

Devoir de l’argent à un tiers et ne pas payer, c’est ce qui est couramment appelé escroquerie, abus de confiance, mauvaise foi, et tous les mots dégradants qui peuvent qualifier le débiteur. Des fois le débiteur fait simplement preuve de mauvaise foi en tournant en bourrique celui qui réclame de l’argent.

Cela est courant dans la société, on accuse les particuliers de se rendre coupable de duperie, et parfois ce sont les entreprises privées, tombées en faillites, qui se rendent coupables de tels actes. L’Etat, pris comme le garant du bien-être des populations, et à qui on fait recours en cas de non-respect de certaines règles, serait devenu au Cameroun le promoteur des pratiques qu’il est supposé combattre.

C’est déjà un abus des droits de ces ex employés, que de ne pas les payer au même moment qu’ils étaient licenciés, et il faut en rajouter en proférant des menaces de les interpeller ou prétendre que leur dossier est introuvable, dans un service public de surcroît aussi sensible que celui des Finances.

Si les dossiers n’existent plus, ces ex-employés aux au moins existent, et leur licenciement est un fait. Il ne reste donc plus qu’à considérer que depuis 2010 rien ne leur a jamais été payé, calculer tous ces droits et les payer en totalité puisqu’au moins on ne peut pas nier qu’ils ont été licenciés pour des motifs économiques.

L’Etat de droit au Cameroun est bien consacré par la constitution, le gouvernement  reste le seul garant du respect des droits des citoyens, et il ne saurait en devenir le fossoyeur.


 


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