CNI : le dossier classé de la police ?
Written by Balafon Média on 1 février 2024
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Depuis des années, des citoyens trainent des titres provisoires de carte nationale d’identité, dont la validité légale est de 3 mois. Mais en la matière, la loi n’existe plus, on a l’impression que la production des pièces originales est désormais une affaire classée à la police, malgré les annonces contraires de son patron.
Le problème dure et perdure, des Camerounais font les va et vient dans des commissariats du pays depuis des années, à la recherche de la carte nationale d’identité. Pas qu’elle est perdue, mais parce qu’ils reçoivent la même réponse chaque fois qu’ils viennent retirer la pièce originale contre le titre provisoire ou récépissé délivré depuis le premier jour où ils ont rempli les formalités pour la demande. Et à chaque fois l’usager est face à cette machine froide, l’agent de police qui répond que la carte n’est pas disponible n’a pas d’explications à donner, puisqu’il n’en a pas. Au mieux, il fait savoir que le rôle des agents identificateurs c’est de collecter les données et les envoyer au centre de production qui est à Yaoundé. Ce qui se passe ensuite, ils ne savent pas. Officiellement personne n’évoque une quelconque difficulté, mais le problème reste. S’agissant de communication officielle sur le sujet, les rares fois que le patron de la police, le Délégué générale à la sûreté nationale Martin Mbarga Nguelle, a évoqué le sujet, c’était soit pour annoncer que des postes d’identification seront ouvertes dans les locaux des mairies, soit pour promettre la construction dans la ville de Douala d’un centre de production, soit encore, comme c’était la cas le 24 janvier 2024 lors de la cérémonie de présentation des vœux, pour dire qu’en 2024 il sera possible d’avoir la carte d’identité en 48h.
On serait tenté de dire que soient déjà remises celles que recherchent les propriétaires depuis des années, pour les débarrasser enfin de ces récépissés qui ont déjà des intercalaires, car à chaque fois il faut y coller un papier pour le cachet de prorogation. A un moment on a eu l’impression que la question préoccupait la hiérarchie de la police, quand elle annonçait avoir mis à disposition des numéros de téléphone à travers lesquels on peut avoir une information. Ces numéros WhatsApp, que l’on peut voir afficher dans le poste d’identification de certains commissariats, ne sont pas toujours en service. Un usager a pris l’un des numéros, le 698 30 93 44, à travers lequel le récépissé a été envoyé depuis le 7 novembre 2023, mais qui n’a jamais eu de réponse, et le message a même été effacé entre temps à du fait de l’activation des messages éphémères. Un deuxième numéro, le 696 21 81 28 a eu la gentillesse, après la même durée de temps, de renvoyer un message automatique qui lit « la Dgsn/Cnpti vous informe que votre Cni est en cours de traitement. » Au final, on n’est pas plus avancé. Finalement face à ces policiers dans les postes d’identification qui répètent machinalement « votre carte n’est pas encore là », on est tenté de dire de la production des cartes nationales d’identité à la police camerounaise, que c’est une affaire officiellement classée…sans suite
Roland TSAPI