Le Tribunal administratif donne raison aux victimes du déguerpissement de Dikolo
Écrit par Balafon Média sur 16 février 2024
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La juridiction basée à Douala a débouté la société Immigration Canada Business qui souhaitait voir entériné le décret d’expropriation pour utilité publique qui lui avait permis de prendre possession en 2022 de l’espace dans lequel vivaient près de 100 familles.
Les déguerpis de Dikolo peuvent retourner chez eux. L’appel interjeté par leur bourreau, la société immigration Canada Business n’a pas prospéré. Le Tribunal administratif du Littoral a débouté cette structure qui souhaitait voir entériné le décret d’expropriation pour utilité publique qu’elle avait reçu. Le juge a constaté que ce décret d’expropriation n’était qu’une parade bien trouvée pour déposséder des populations de Dikolo au profit des intérêts privés d’’un groupuscule d’individus. C’est pourquoi il confirme la décision du 27 Mai 2003 qui réhabilitait les populations dans leurs droits en annulant le décret d’expropriation pour cause d’utilité publique qui avait permis le déguerpissement des populations de ce quartier situé dans le premier arrondissement de Douala.
Ce jeudi, la juge du tribunal administratif a constaté l’irrecevabilité de la société Immigration Business Canada. Celle-ci était fondée essentiellement sur l’absence d’un contrat de bail. Celui par Immigration Canada Business n’ayant pas été enregistré ni inscrit.
Le conseil des déguerpis de Dikolo Me Nseke Njo-Lea assure que les habitants chassés de leurs terres ont désormais le droit d’y retourner. « Dès lors que la décision obtient la force des choses jugées, c’est-à-dire que s’il n’y a plus de voie de recours, il est probable que la partie adverse se pourvoie à la Cour Suprême, mais en l’Etat, la décision est toute froide dès qu’elle est notifiée. Elle est exécutoire parce qu’elle a été prise en premier et dernier ressort. Comme nous l’avons si bien plaidé, m’annulation, dès qu’elle devient définitive, nous ramène au statu quo ante. Cela suppose que les propriétaires et les occupants de Dikolo peuvent rentrer chez eux », fait valoir le juriste.
Le 14 Mai 2022, près de 90 familles établies sur plus de deux hectares avaient été déguerpies pour cause d’utilité publique, pour permettre la construction d’un établissement hôtelier.