CACAO : La production en chute dans le Sud-Ouest suite à l’insécurité et les exportations clandestines vers le Nigeria. 70.000.000.000 francs CFA de pertes pour le Cameroun.
Écrit par laila laila_djamilatou sur 23 septembre 2023
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Jean Paul CHOUN NYAT, Journaliste Grand Reporter
2e bassin de production de cacao au Cameroun avec 54,4% avant la crise socio-politique dans les 02 régions anglophones du pays, la récolte de toute la région du Sud-Ouest, baisse au fil des ans depuis 2016 atteignant désormais la côte d’alerte de 21,17% de fèves commercialisées, au cours de la campagne 2022 – 2023 révèle le site d’information économique en ligne, Investir au Cameroun.
Dans la même veine, l’Office National du Cacao et du Café l’a d’ailleurs martelé au lancement de la nouvelle campagne 2023 -2024, le 07 septembre dernier, révélant une baisse de volumes déclarés de 40% soit 39 809 tonnes. Une cargaison portée disparue en raison de la migration de certains producteurs fuyant l’insécurité dans la région, mais aussi une partie de ces récoltes exportées en toute clandestinité vers le Nigeria, L’ONCC évalue alors cette perte de production à près de 40 000 tonnes de cacao. Ce qui fait perdre à l’État plus de 10 milliards de francs CFA en paiement de droits de sortie et de redevance à l’exportation, suivie des pertes en devise à rapatrier d’environ 60 milliards de francs CFA, suffisant pour contraindre le ministre du commerce Luc Magloire MBARGA ATANGANA à interdire l’écoulement du label camerounais vers le grand voisin nigérian.
En proie à un conflit armé depuis 06 ans, les producteurs de cacao installés dans d’autres régions abritant des bassins de production comme le Centre, le Sud et le Moungo dans le Littoral, sont très loin de rejoindre leurs plantations infestées de bandes armées et combattants séparatistes émoussant leur ardeur à oeuvrer pour permettre à la région du Sud-Ouest de retrouver son leadership d’avant 2016.
En clair, l’insécurité et les exportations illégales causent d’énormes manques à gagner. La seule solution aujourd’hui c’est faire taire les armes à la restauration d’une paix durable, favorable à la relance de la production cacaoyère dans le Sud-Ouest Cameroun.