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Eric Yombi: « La décision du retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO était attendue »

Écrit par sur 30 janvier 2024

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Eric Yombi sur Radio Balafon le 29 Janvier 2024

Le journaliste spécialiste des relations internationales a analysé lundi 29 Janvier 2024 sur Radio Balafon le départ des trois pays de l’organisation des Etats Ouest-Africains. Voici des extraits de sa réaction.  

« La notification est une question de droit. Elle ne prend que quelques minutes. Il suffit tout simplement que de manière coordonnée ou de manière distincte, que chaque Etat adresse une correspondance à la CEDEAO et le tour est joué. »

« Pour dire vrai, c’est une décision qui était attendue. Il y a une symphonie qui était déjà en marche. Une symphonie qui comprenait notamment la prise de Kidal. Il y avait une montée en puissance au sens de la souveraineté. Cette décision concernant le retrait de la CEDEAO est une décision qui colle avec la projection ou alors la perspective d’un pays comme le Mali. Il a mis les bases de sa démarche internationale. C’est-à-dire le respect de sa souveraineté. A chaque fois que le Mali va se mouvoir, il faudrait que les autres et lui-même respectent sa souveraineté telle que lui-même la perçoit.  Le deuxième élément c’est le respect des choix stratégiques du Mali et des partenaires du Mali. Lorsque  le Mali s’exprime, il n’aimerait pas que les autres dosent : « toi tu es avec la Russie », « toi tu es avec Wagner ». Il faut respecter ces choix. Le troisième élément qui a été mis en place par le Mali, c’est bien entendu les intérêts du peuple malien qui doivent toujours être respectés.

« Ils estiment que les objectifs qui avaient été fixés à l’origine n’ont pas toujours été respectés. La CEDEAO vient au monde en 1975 sur la base des différentes situations, problèmes et désastres qui ont   eu lieu en Afrique de  l’Ouest. Il y a par exemple eu les grandes sécheresses qui ont commencé au débit des années 1970.  C’était une sorte d’organisation sous-régionale pour répondre aux questions précises qui s’étaient posées. Dans le communiqué, l’on constate que la CEDEAO n’arrive pas où arrive à résoudre petitement les différents problèmes qui se posent y compris les problèmes de terrorisme.

Après avoir échangé dimanche avec ceux qui sont à Bamako et ailleurs, leur questionnement se situe au niveau de la libre circulation. Comment ça va se passer ? Est-ce qu’il va y avoir un accord avec la CEDEAO pour encadrer cette sortie. Même s’ils sortent de la CEDEAO, au sens du droit, cela ne va pas se   faire dès demain. Il y a une étape transitoire.    Il devrait y avoir des négociations pour que l’on fixe un cadre. De telle sorte que les différentes parties puissent encore se mouvoir ou profiter de la libre circulation. Les conséquences sont positives et négatives. En ce qui concerne ces trois pays de l’AES (Alliance des Etats du Sahel), il y a une volonté de mettre en place un autre imaginaire, une autre démarche, de faire  quelque chose de différent. C’est ce que j’appelle le retournement postcolonial. On part d’une réalité qui a toujours été  coloniale, métropolitaine, encadrée notamment par la France.

On veut passer par autre chose. On veut faire autre chose ensemble. Il y a une sorte de récupération de la souveraineté. D’ailleurs sous et aspect, il y a des questions très précises. Se retirer de la CEDEAO, veut dire qu’on n’est plus avec le Franc CFA. Il se pose donc la question de la rupture de ces accords mais surtout et un problème plus complexe la question de la récupération des avoirs du Mali, du Burkina Faso et du Niger qui sont logés à la Banque de France. La nouvelle monnaie pour ces pays est un chemin obligatoire. Nous sommes en train de converger vers là…Le fait qu’il y aura certainement une monnaie qui sera celle de ces trois pays. Parmi les autres conséquences qui existent, c’est le fait que la France est en train de perdre son influence géopolitique. Perdre, c’est même un euphémisme. Elle avait déjà perdu, mais on a l’impression que la perte est beaucoup plus importante. »


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