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ENAM 2021 : des candidats crient à l’injustice

Écrit par sur 22 novembre 2021

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Recalés au dernier concours de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), des candidats ont saisi le chef de l’État par une correspondance adressée le 11 novembre dernier pour dénoncer les injustices et prier à l’adhésion à cette école d’élites. Attristés et indignés, la plupart d’entre eux ayant déjà atteint l’âge limite à ce concours se sont exprimés chez Radio Balafon.

 

Un scandale de plus, une injustice de trop, crient et déplorent plus d’une dizaine de candidats recalés au prestigieux concours de L’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM).

 

2021 aura elle aussi goûté à ce qu’il convient d’appeler « ENAM Gate ». Le 07 novembre dernier, les résultats définitifs de ce concours d’élites sont rendus publics. Et très vite, des contestations surgissent. Ce qui n’était que fait d’actualité est devenu presqu’une coutume ces dernières années dans cette école.

 

Le lendemain de ce 7 novembre, un collectif de candidats recalés, constitués pour la plupart des candidats ayant atteint l’âge limite au concours et de ceux ayant été plusieurs fois admissibles, se réunit pour exprimer leur ras-le-bol au Chef de l’État. « Nous partons d’une douleur qui nous a conduit cette année à nous adresser de façon directe au chef de l’État. Des années durant, certains jeunes camerounais, sensés bénéficier des mêmes droits que ceux qui présentent ce concours, ont pour d’aucun eu jusqu’à 17 admissibilités sans avoir eu les définitifs. Ce qui en réalité est une sorte d’insulte à notre intelligence », explique Crépin FOUDA AYISSI, l’un des membres du collectif ayant écrit au chef de l’État.

 

Ces derniers dénoncent le népotisme, le favoritisme, le classisme et autres inégalités sociales qui trahissent l’idéal républicain. Une injustice qui selon eux, en a trop duré. « Nous accumulons des admissibilités, moi par exemple j’en suis à plus de six et deux fois liste d’attente. De quoi nous reproche-t-on? Ce qui fait mal, c’est que des gens voient en notre action à l’endroit du chef de l’État, une sorte de dissidence, une voie anti-republicaine », déplore Lucien Mounpain membre du collectif. À Crépin FOUDA AYISSI d’ajouter : « Des places se font acheter à coût de millions, des institutions de l’État sont devenues des comptoirs de commerce. Des ministres vendent des places à l’ENAM a 30 et 20 millions ».

 

Des élèves qui dépassent les maîtres.

 

Après plusieurs années de tentatives, la plupart de ces candidats sont devenus des moniteurs, pour d’autres candidats au même concours, une raison qui amplifie l’indignation comme l’explique Gregoire Akono, lui aussi membre de ce collectif : « Nous donnons des cours de répétition aux enfants qui réussissent et nous non. C’est inexplicable que l’on soit admissible depuis 2013 sans jamais l’être sur les listes définitives ».

 

Les droits des personnes vivants avec un handicap bafoués

 

Claudine Letomo Nkosgo, fait partie des étudiantes devant bénéficier des circonstances atténuantes pour personnes handicapées, comme le souligne les textes régulant accès aux concours au Cameroun, qui stipule qu’à un intérêt à compétences égales lors d’un concours, la personne handicapée passe prioritaire. Mais Claudine n’a jamais bénéficié de cet avantage, malgré plusieurs admissibilités, et des correspondances rédigées à l’endroit des autorités compétentes à l’instar du Ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, et le Premier ministère.

Cette année encore, elle a vu ses espoirs s’envoler, à la publication de la liste définitive. « Au vu de l’intérêt médiatique qu’il y avait autour de la personne l’année dernière, j’ai cru que cette année les choses seraient différentes. Je suis très triste pour tous ceux qui ont introduit des recours, à l’ENAM, il n’y a pas de justice ni de droit. On devrait s’habituer à vivre dans une république d’injustice » s’indigne-t-elle.

 

Ils implorent la grâce présidentielle

 

Dans sa correspondance au chef de l’État adressée le 11 novembre, le collectif d’étudiants clarifie son intention. Il veut que l’égalité de chances à l’Enam soit prônée et que seule la méritocratie soit le critère de sélection. Les candidats ayant atteint l’âge limite, demandent la grâce présidentielle afin d’intégrer cette école: « nous avons adressé cette correspondance au président de la République pour plaider notre cause. Parmi nous, il y a des parents, des mariés… On a fait ce concours parce que nous croyons en la méritocratie. Nous implorons la grâce du président de la République afin qu’il nous permette, nous qui avons été maintes fois admissibles et qui avons passé l’âge, d’intégrer cette école », supplie Grégoire Akono, membre du collectif.

 

Une action qui ne sera pas inédite, car le 18 septembre 2019, le Premier ministre autorisait à titre exceptionnel l’intégration de 119 candidats recalés, un pouvoir que lui confère le décret « N°2000/ 693/PM/06 septembre 2000 » fixant le régime général des concours administratifs à son article 56 alinéa 1 et 2, qui donne la possibilité au Premier ministre d’ajuster des places à un concours dans des situations exceptionnelles.

 

Cette requête collective vient ajouter une dose de plus aux scandales qui secouent l’Enam depuis une décennie. Une pléthore d’irrégularités observées, des candidats déclarés admissibles aux oraux sans être passés par l’écrit, de la confusion des dossiers dans les cycles A et B, des candidats admissibles aux oraux sans être admissibles à l’écrit, des cries à l’injustice sociale, qui n’attendent plus que coup de sifflet du président de la République.

 

Joël FOKAM SANDIO


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