Douala : les ordures approchent la chaussée

C’est la conséquence directe de la grève des employés d’Hysacam observée pendant jours.

Au carrefour du lieu-dit Sable Bonamoussadi, il est 10 heures, le sol est arrosé par la pluie, mais il fait beau temps ce matin du 2 Novembre 2021. Une voiture force le stationnement à sa droite. Le conducteur semble bien fauché par un amas de déchets qui s’étend sur une dizaine de mètres sur le trottoir. « Ce pays est maudit, c’est quoi cette saleté !», s’écrie-t-il encore à bord de son véhicule. Il réussit néanmoins à serrer pour renfler un pneu en manque d’air, dans un garage non loin de la poubelle. « comment faites-vous pour respirer aisément ici?» Demande-t-il à un employé du garage. « vous ne payez pas les employés d’Hysacam, comment voulez-vous qu’on respire aisément. On supporte… », répond le garagiste. Les ordures à cet endroit occupent presque la chaussée. Sur la longueur, elles ont contraint les usagers à prendre une distance avant de stopper un taxi.

Le même scénario est répété dans la plupart des carrefours de la capitale économique. À Ndokoti, les déchets débordent des bacs à ordures. Insouciants, les citoyens semblent n’avoir aucune limite à déverser les déchets ménagers autour des bacs, qui attendent depuis plusieurs jours d’être vidés et remplacés.

Cette insalubrité est la conséquence directe de la grève des employés d’ HYSACAM (hygiène et salubrité du Cameroun), qui réclament trois mois d’arriérés de salaire et des conditions de travail appropriées. La situation est déplorée par les citoyens, inquiets à deux mois du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Malgré le paiement des arriérés de salaires réclamés par les employés d’HYSACAM, la reprise de la collecte des ordures dans la capitale économique est lente.

Joël FOKAM SANDIO (Stg)