LES LIONS ONT DES CROCS EN IVOIRE

Ils étaient attendus, et ils n’ont pas déçu. Au mieux disons plutôt que vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Voilà, ça colle mieux au scénario de ce match dantesque, Cameroun-Burundi au Stade de Roumdé Adjia de Garoua un 12 septembre match comptant pour les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations Côte d’Ivoire 2023.

Par Charles Douglas NDEMBA

Il fallait avoir le cœur solidement accroché sur ses artères, car les premières minutes sont palpitantes, les hirondelles du Burundi survolent la rencontre, elles pincent, piquent, condamnées à le faire pour leur bonheur. Les Lions souffrent, ils ont des rougeurs, se tordent de douleur, mais le sang ne coule pas. Ils sont comme portés par un ange gardien : l’ange ONANA. Impérial sur sa ligne face aux assauts multiformes répétés des Burundais, Il repousse tout.

Frappes à ras de terre de Bonfils CALEB, frappe à mis hauteur de NTIBAZONKIZA, coup de tête cadré sur corner, et même sur coup franc, ONANA est partout tel un félin affamé, assoiffé de sang mais surtout un filet qui ramasse toutes les crevettes dans le fleuve Wouri, ça tombe bien, c’est la période.

Les Lions sont méconnaissables, le public est surpris, abasourdi par ce qu’il voit le Roumde Adjia est calme, on aurait dit un cimetière . Le Cameroun est bousculé, malmené et tout proche d’être sanctionné à domicile par une équipe qui n’a que pour seule star, son collectif.

Oui mesdames et messieurs, le Burundi n’a pas dans son effectif des joueurs de Manchester United, de Rennes, de Naples, du Bayern de Munich ou encore du Besiktas d’Istanbul. Attention, nous venons là de dresser la colonne vertébrale du Cameroun. ONANA, WOOH, ZAMBO, CHOUPO et ABOUBAKAR. Comment de tels joueurs peuvent être apathiques devant le Burundi (?).

La défense est submergée, Kemen et ZAMBO au milieu de terrain beaucoup trop seuls, égarés tels des enfants à leur premier jour de rentrée des classes à la maternelle.

ZAMBO ANGUISSA

À la place des larmes et morves, ici coulait la sueur de la peur. Le Cameroun va si mal, trop mal tellement mal que la première vraie occasion, le premier tir cadré survient à la 38e minute de jeu, l’œuvre de Bryan MBEUMO. Seul éclair d’une attaque assombrie, transparente comme le papier film bon à emballer des cakes. Têtes baissées, le capitaine Vincent ABOUBAKAR et ses coéquipiers vont aux vestiaires avec un zéro à zéro qui malgré tout qualifie le Cameroun.

Au retour des vestiaires les 22 acteurs reprennent la partie sauf un joueur qui visiblement y a laissé son esprit et était juste présent de corps sur la pelouse. Le défenseur central Burundais Christophe NDUWARUGIRA. À peine la reprise sonnée, il se méprend dans sa surface de réparation.

Sous le pressing de Bryan MBEUMO, il craque et laisse le ballon voulant faire une passe à son gardien, le joueur de Brentford ne se fait pas prier du gauche, il ouvre le score à la 46e minute, 1 – 0. Le premier coup de griffe du Lion est asséné, voyant l’hirondelle touchée, blessée, le Lion décide d’en finir et de la saigner à blanc.

59e minute sur un corner symbole de la nette domination du Cameroun dans ce deuxième acte, christopher WOOH, ouvre son compteur but chez les lions. 2-0 le break est fait. L’hirondelle est à l’agonie suppliant presque son bourreau de l’achever pour abréger ses souffrances, avec deux coups de griffe dans l’aile, impossible de voler, rendez vous à la thanatopraxie du professeur Noël Essomba avec comme thanatopracteur  vincent Aboubakar.

Sans coup férir, le régional de l’étape va inscrire le 3e but non sans l’embellir, évidemment en récitant sa palette technique qui fait de lui l’un des meilleurs attaquants du monde. Bien servi, il va dribbler le gardien RUKUNDO, crochet extérieur du pied droit, contrôle du pied droit, il lève la tête avant de pousser le ballon au fond des filets du droit. Cette fois Abou très adroit offre le 3 à 0 au Cameroun.

Oui, comme promis par le sélectionneur Rigobert SONG BAHANAG, le Cameroun sera bel et bien du rendez-vous ivoirien. Il ne nous reste plus qu’à prévenir la belle famille comme nous le conseille l’opérateur téléphonique de couleur jaune, ABIDJAN TREMBLEZZZZZZ