Politique : Ces alliances qui font paniquer
Written by Balafon Média on 13 mars 2024
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La sortie du ministre de l’Administration territoriale mettant en garde les coalitions et ceux qui seraient tentés d’en former, cachent mal la volonté d’intimider toute initiative de regroupement politique pour affronter le parti au pouvoir lors des prochaines échéances. Etouffer l’embryon dans l’œuf tout en clamant la liberté, la technique de musèlement qui s’annonce déjà, avant 2025.
Les élections prévues en 2025 ne laissent pas le pouvoir indifférent, et dans le sérail les activités des partis politiques sont suivies avec beaucoup d’attention. Malheureusement, tout en clamant une société démocratique, l’Etat parti ne suit pas ces actions pour s’organiser aussi dans un jeu démocratique qui tolère les courants de pensée, mais pour mieux utiliser l’appareil administratif à des fins d’intimidation. D’après le ministre Atanga Nji, les alliances qui se forment ne sont pas des partis politiques, et personne ne l’a jamais dit. Les initiateurs sont quant à eux des chefs de partis, qui au nom de leurs organisations peuvent organiser des manifestations publiques, pour peu que le pouvoir veuille les autoriser. C’est à ce titre que Jean Michel Nintcheu donnait une conférence de presse à Douala le 4 mars 2024, en tant que président du Front pour le changement du Cameroun, pour annoncer qu’il saisissait les instances judiciaires aux fins de dénoncer l’usurpation de titre du Secrétaire général de la présidence de la république Ferdinand Ngoh Ngoh, c’est également à ce titre qu’il rencontrait le leader sécessioniste SISIKU JULIUS AYUK TABE à la prison de Kondengui le 9 mars 2024, tel que l’atteste le communiqué publié ce même jour sur les réseaux sociaux. Une rencontre qui fait sortir le ministre Atanga Nji de ses gonds, lui qui parle de rencontre en prison par les promoteurs « de ces mouvements clandestins, des terroristes définitivement condamnés pour les crimes graves planifiés et orchestrés dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest dans le but de nouer une alliance politique »
C’est justement l’idée d’une telle alliance qui fait paniquer le ministre de l’Administration territoriale. Depuis plusieurs mois, les promoteurs des alliances, notamment Jean Michel Nintcheu de l’Alliance politique pour le changement et Olivier Bilé de l’Alliance pour une transition politique au Cameroun, font des rencontres avec d’autres leaders, sans que cela ne fasse autant mal. Mais ces alliances sont devenues subitement clandestines après la visite de Ayuk Tabe en prison. Pour l’histoire, les coalitions politiques sont une vieille tradition dans le paysage politique camerounais, avec plus d’emphase depuis 1992. Jusqu’en 2018, si l’on n’a pas pu voir une coalition des partis de l’opposition aller jusqu’au bout pour l’élection présidentielle, on a par contre vue une coalition des partis, sous la dénomination de G20, voler au secours du parti au pouvoir et soutenir la candidature du président Paul Biya, au cours d’une rencontre à Yaoundé. Qui avait autorisé cette rencontre ? La réponse n’est pas importante, car il est évident que la clandestinité des alliances avait simplement été diluée, tant que c’était pour le soutien du « clairvoyant » chef de l’Etat, Son excellence Paul Biya
Roland TSAPI