La Chronique du 2/05/2023 – Le Cameroun malade de sa décentralisation
Roland TSAPI 2 mai 2023
En la matière, l’administration camerounaise est restée fidèle à l’administration française, qui avait vite fait de transformer sa tutelle sur le Cameroun oriental autorisée par la Société des Nations, ancêtre de l‘Onu, en pouvoir absolu lui permettant de disposer du pays à sa guise. La tutelle dans son essence est pourtant définie comme l’ensemble des moyens de contrôle réglementaires dont dispose le pouvoir central sur les collectivités publiques et les établissements privés d’intérêt public en vue de les maintenir dans le respect de la loi et de faire prévaloir un intérêt public supérieur. Mais le pas vers l’abus avait été vite franchi par le tuteur français devenu le propriétaire du Cameroun, la logique reste la même dans la continuité de l’Etat Camerounais.
L’autorité administrative se sent d’autant plus fondée à outrepasser ses compétences et entrer dans les fonds des collectivités décentralisées, que la même loi lui donne les moyens de coercition sur ceux qui auraient des velléités rebelles. D’après l’article 74 en effet, les actes pris par les Collectivités territoriales décentralisées sont transmis au représentant de l’Etat pour approbation préalable.
Il suffit donc qu’un maire se refuse d’exécuter une dépense d’une autorité administrative, pour qu’il plombe tout son mandat.
Les actes du préfet du Wouri, même stoppés par sa hiérarchie, reste un symptôme qui rappelle que le Cameroun est toujours malade… de sa décentralisation